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J’ai longtemps hésité à laisser mon chat sortir dehors. Jusqu’à ses 2 ans, je l’autorisais à mettre un pied dans le jardin, mais uniquement s’il était attaché.
Puis j’ai fini par lâcher prise. Par hasard en fait. Il avait réussi à s’échapper.
Comprendre qu’il était parvenu à traverser les buissons du jardin.
Quand je l’ai vu revenir 1/2 heure plus tard aux abords de la maison, j’avais compris que je pouvais lui faire confiance et que c’était le moment de lui rendre sa liberté.
Il était heureux…
Les raisons m’ayant amené à retenir mon chat au début étaient diverses. Elles relevaient également du bon sens.
Comme vous j’avais peur. Vous avez peur de laisser votre chat s’éloigner de la maison ?
Vous avez raison. D’une, ne culpabilisez pas.
D’autre part, je vais vous dévoiler pourquoi vous tremblez à l’idée de voir votre compagnon traîner dans les rues de votre quartier.
Enfin, je vais vous révéler ce que cela m’a apporté en termes de bénéfices. Même s’il existe des points négatifs, vous verrez qu’ils sont minimes par rapport aux gains réalisés.
Pourquoi on a peur de l’extérieur ?
Hors du domicile, on interdit à son enfant de s’y aventurer seul. Bon… Quand il est vraiment petit, c’est totalement vrai. Avec son chat, c’est pareil. Le ressentiment est semblable vis-à-vis de son enfant.
Le chat est perçu comme un être fragile, vulnérable. L’extérieur est perçu à l’image d’un environnement hostile.
C’est vrai, les dangers sont potentiellement multiples. On pense en premier lieu aux voitures. Mais l’incertitude réside aussi face à des congénères, à des voleurs sans scrupules, aux risques de blessures.
Il peut rester coincé sur un arbre, dans un feuillage, ou simplement fuguer…… Contre cela, on y peut rien.
Savez-vous que si un chat peut craindre le bruit d’une voiture, il ignore le réel danger que cela représente.
D’une façon générale, tant qu’il n’a pas vécu un évènement quelconque, il est incapable d’en réaliser la portée.
Il est donc raisonnable de s’alarmer. D’autant plus si comme moi vous avez un chat de race. Alors là, non seulement on redoute une catastrophe mais en plus la perte financière de son investissement, souvent au-dessus des 1000 euros.
On a peur parce qu’on appréhende.
Un chat pourrait s’éloigner loin de la maison, ne plus retrouver son chemin et se perdre.
On dénombre un chat déclaré perdu toutes les 10,53 minutes.
I-cad – Identification des carnivores domestiques
Ce chiffre à lui seul calme nos ambitions… Surtout quand on recense le total de déclaration de perte en 2020.

Oui… Ça donne le tournis. L’I-Cad, l’organisme d’identification des carnivores domestiques étudie régulièrement le statut des animaux de compagnie en France. Cela donne une idée assez claire de la situation.
Et cela pourrait remettre en question votre volonté de franchir le pas… Notez le pourcentage des individus jeunes. Ils représentent un gros tiers environ du total de chat perdus.
Ce sont les Chats Européens, les Maine Coon (…) qui ont été le plus déclarés « perdus » (…). 37,6 % des chats ont entre 1 et 3 ans.
I-cad – Identification des carnivores domestiques
Les mâles apparemment sont davantage concernés.
Les animaux mâles sont davantage déclarés perdus que les animaux femelles.
I-cad – Identification des carnivores domestiques
Cependant, vous devez relativiser tous ces chiffres. Même s’il est impossible de garantir l’absence de risque, ces rapports ont un effet de loupe. À l’image des accidents domestiques, de la sécurité routière ou de la maladie, la vie comporte forcément un facteur d’incertitude.
Si l’on fait l’effort de contextualiser, on verra que tout ceci peut être nuancé.
Comment se rassurer
En 2020, il existe 6 686 814 chats. Ce nombre est en-dessous de la réalité, puisqu’on ne compte ici que les individus recensés, donc enregistrés.
D’après Statista, un institut de données de consommation et de recensement, la France compte plus de 15 millions de chats !
Les chiffres précédents concernant les déclarations de perte doivent donc être mis en perspective.
Je vais vous raconter une anecdote. C’était durant ses premiers jours de liberté, lorsque je l’avais émancipé… En fait même dans ce nouveau cas de figure, je gardais l’oeil ouvert. J’avais des doutes sur ma récente décision…
Un soir après son repas, je le vois pas revenir.
Il commence à se faire tard.
Je l’appelle. Rien.
J’entame des recherches. Aucun résultat.
Je me morfonds… C’est durant ces instants que l’on imagine absolument toutes les péripéties…
Au petit matin, je regarde le jardin à travers ma porte-fenêtre. Mon chat était endormi peinard sur le banc, à proximité.

Heu oui… Cette boule poilue c’est mon chat. J’aurai dû l’appeler bouboule. Si vous regardez bien, on perçoit à peine le bout de son museau en haut à gauche. En hiver, sa touffe est beaucoup plus fournie. Je vous garantis qu’il s’agit du même individu que celui placé sous le titre de l’article.
Bref, le fait de le retrouver le lendemain dès l’aube, cela m’est arrivé un nombre incalculable de fois.
À force, j’avais compris qu’il fallait que je coupe le cordon ombilical. Que je la laisse déployer enfin ses ailes, sans me soucier. C’est beau un oiseau sans cage. Un chat fait preuve d’élégance lorsqu’on le voit s’élancer et vivre sa nature sauvage.
À deux ans mon chat était une grande fille. Malgré ses besoins évidents de nourriture, d’attention, de soins médicaux, de caresse… Elle était finalement devenue ce que je souhaitais. Un félin épanoui et en bonne santé.
Quels éléments pourraient contribuer à diminuer vos scrupules, vos inquiétudes ?
Tout simplement La nature féline. Votre chat possède déjà tout l’équipement adéquat pour une vie sauvage et dans une certaine mesure, pour celle qu’il connaîtra dans une configuration urbaine.
- Une morphologie adaptée à un environnement hostile
- de puissantes mâchoires
- une ouïe développée
- un odorat remarquable
- une vision nocturne aiguisée
Il s’agit d’atouts indéniables.

La Nature a fait du chat un prédateur redoutable. Même si celui-ci a moins l’allure d’un sprinteur aussi efficace que le guépard, félin le plus rapide, il fait preuve en revanche d’une brillante fulgurance.
Je m’inquiéterai davantage pour les souris et les oiseaux 😉.
Malgré ces infos, vous repoussez l’échéance toujours davantage pour prendre une décision. Voici quelques démarches que vous pourriez faire, issues de mon expérience.
Elles vont vous aider à mieux accepter la séparation quotidienne. Le tout de façon progressive…
Se préparer progressivement
D’abord, je dois vous dire que ce que j’énonce n’a aucune valeur d’autorité. Vous seul en dernière instance déterminerez le bon moment.
Mon vécu à ce sujet m’a déjà montré que j’avais bien fait de patienter que mon chat atteigne l’âge adulte. Grand, il dispose d’une taille suffisante pour faire face aux obstacles. J’aurai pu en revanche le délivrer avant ses 2 ans, c’est vrai.
Pendant cette période, j’en ai quand même profiter pour le sortir. Il explorait et prenait ses marques. En réalité, il commençait à prendre possession de son territoire. Ce dernier allant prendre de l’ampleur au fur et à mesure.
Évidemment, si vous n’avez pas d’endroit, c’est plus compliqué… Passez directement à la partie anticiper les conséquences.
Profitez d’une météo clémente pour passer la journée dans votre espace clos à l’extérieur. Ce peut être un jardin, un patio, un terrain quelconque. L’intérêt, c’est que vous soyez dehors avec le chat.
Vaquez à vos occupations quotidiennes ou tirez parti de ce moment pour aménager quelque chose de sympa. Dans le prolongement, installez un accessoire pour que votre chat puisse s’abriter.
Si vous le faîtes pas, rassurez-vous, lui, trouvera le moindre recoin pour se cacher. À moins que vous n’ayez rien…

Le mien, il parvient à se cacher sous les chaises, les tables, le divan, du côté du jacuzzi, ou entre deux meubles. Ça lui permet d’avoir de l’ombre et un p’tit coin de fraîcheur. Surtout pendant les épisodes de forte chaleur.
Notez que j’ai également positionné des billes et des copeaux de bois sur le côté, pour protéger et aménager un lieu de repos accueillant, esthétique pour tous… Parce qu’un chat dans le jardin, c’est aussi le risque de le voir faire des dégâts…
Ce bout de terrain étant à proximité de la fenêtre, je voulais éviter de le voir y faire sa litière ! Alors pensez-y.
Un chat dehors va nécessairement prendre possession des lieux. L’aménager dans les meilleures configurations peut donc s’avérer utile.
Bref, vous avez saisi l’idée… Avec le chat dans votre jardin,
- vous allez réfléchir
- imaginer des arrangements
- prévoir un équipement pratique
- remanier l’organisation
En répétant les séances, vous allez vous habituer à le voir dehors. Dans le même temps, il développera de plus en plus le contact avec l’extérieur.
Vous allez éventuellement améliorer la disposition de votre jardin et mener les réflexions à ce sujet…
Au début bien entendu, attachez-le à une laisse. Prévoyez-en une grande, qui lui offre de l’espace et une bonne marge de manoeuvre.

Le jour J, celui que vous aurez choisi, détachez-le et observez. Oui… Vous allez assister au grand saut dans l’inconnu. Fatalement. Mais rien de grave, bien au contraire.
Votre chat ira chercher un passage lui permettant de sortir de votre terrain.
Toujours inquiet ? Ok. C’est normal. Préparez ce moment en ayant recours au GPS ou au détecteur pour chat. Vous aurez la conscience tranquille.
Mon test du GPS pour chat
Mon avis sur les détecteurs sans abonnement
Je l’ai testé et c’est vrai qu’il m’a bien servi au début. Dès que j’en ressentais le besoin, je consultais mon appli pour me connecter avec le positionnement de mon chat. Magique.
Alors depuis c’est vrai, j’ai arrêté l’abonnement, parce que ça demande un budget. Mais les premiers mois, ça peut valoir le coup. D’autant que par la suite, vous pourriez passer au Tile, détecteur également performant pour retrouver des objets… Et ses animaux de compagnie.
Voir son chat s’épanouir c’est bien. Il va courir, grimper, sauter… En d’autres termes, il va se dépenser et améliorer ainsi sa santé. Il deviendra plus agile et intelligent. En multipliant les expériences, un mammifère apprend et cultive ses connaissances.
Mais il y a des conséquences… Autoriser son chat à sortir dehors implique quelques actions au préalable.
Anticiper les conséquences
On va pas disserter pendant deux heures. Huhu. On va énumérer toutes les mesures que vous devrez mener pour un chat d’extérieur.
Vaccination
Chat d’intérieur et d’extérieur reçoivent des vaccins différents. Informez votre vétérinaire que votre compagnon va bientôt changer de statut. Il vous donnera toutes les informations à ce propos.
Antipuces
Les puces, les tiques, les parasites… Un vrai danger pour les chats, les humains et la maison. Vous risquez de vous faire envahir. Anticipez le plus rapidement avec des solutions adaptées.
J’ai réalisé un article sur le sujet. Vous êtes plutôt naturel ou adepte de la chimie dure ? Dans les deux cas, reportez-vous à mon expérience.
Purge et vermifuge
Le chat va d’instinct ingurgiter certaines plantes. Pour se purger. S’il n’a pas d’expérience suffisante, il peut théoriquement risquer d’en approcher des dangereuses.
Mettez-lui à disposition de l’herbe-au-chat. Dedans et dehors. Cela pourrait vous arriver de le voir vomir… C’est normal. L’idéal étant qu’il le fasse à l’extérieur, hoho.
S’il se promène, il va laisser libre cours à sa nature prédatrice. La chasse est ouverte. En touchant et en mangeant des proies, il pourrait en même temps attraper des parasites.
Il faut prévoir un vermifuge chaque saison. Il s’agit d’un cachet à prendre. Je l’achète chez le véto là aussi. Efficace. J’en parle longuement sur mon article consacré par ailleurs à la purge…
Des souris, des oiseaux… Et des Hommes
Pour terminer, Je veux attirer votre attention sur un point. Ça peut certainement varier d’un chat à un autre. Il faut cependant s’attendre à voir le vôtre ramener des proies à la maison. Soit au pied d’une de vos portes, porte-fenêtres, etc. Soit carrément à l’intérieur.
Le sang, c’est dégeu… Haha. Ça m’est arrivé, mais j’ouvre l’oeil. Le mien, il miaule bizarrement, pas comme d’hab. Tendez l’oreille, observez… Voici sa dernière prise lors de l’écriture de cet article.

Perso, moi ça m’arrange. Enfin, j’veux dire… J’lai quand même viré dans le jardin avec son machin. Mais je rappelle que je suis au BARF. Cette opportunité qu’il prend, ça me permet de savoir qu’il optimise son équilibre nutritionnel. Et ça, c’est génial. Dans votre situation, c’est peut-être différent…
Armez-vous de sac, de gant, de serviette en papier… Bref, de tout ce que vous avez pour vous débarrasser d’un animal mort par terre. Même dans le jardin au milieu de la pelouse, ça fait désordre et ça finit par attirer les mouches… Une infection.
Quoiqu’il en soit, ce genre d’évènement représente le prix à payer. Celui d’assister au spectacle d’un chat heureux, épanoui, exprimant ses instincts… Parfois avec finesse. Pour l’anecdote, sachez que l’oiseau dans sa gueule, il n’en est plus resté une miette.
Mon chat a tout sifflé. Il s’est ensuite reposé après son repas. Et j’ai immortalisé ce moment.

Offrir à mon chat la possibilité de vivre sa vie dehors, constitue l’une des meilleures décisions que j’ai prise.
Allez-vous sauter le pas ?
Dîtes-moi en commentaires vos craintes, vos décisions, votre avis…