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Les fabricants mettent régulièrement en avant la qualité insecticide de la terre de diatomée. Ils valorisent principalement son caractère naturel. Mais qu’en pensent les instances officielles ? Existe-t-il par ailleurs des études scientifiques ayant démontré de façon certaine l’efficacité de la terre de diatomée ?
Cet article vous intéressera. Parce qu’il est en effet nécessaire de dépasser le cadre du félin pour comprendre les aspects subtils que la TD possède. Nous allons voir les différentes sources qui font autorité sur le sujet. À l’issue de votre lecture, vous serez en mesure de vous forger une opinion raisonnable.
Aujourd’hui, on connaît les propriétés physiques de la terre de diatomée, grâce au microscope électronique à balayage, nous permettant de mieux s’apercevoir d’où elle tire une partie de son efficacité : sa configuration spatiale qui joue un des rôles essentiels dans l’élimination des insectes et animaux nuisibles. En effet, l’atome tire une partie de ses fonctionnalités dans sa forme géométrique. Elle est fondamentale.
Qui suis-je ?
Depuis que j’ai un chat, je m’intéresse à son comportement et aux notions de territoire félin. Avec le site, j’ai pu développer au fil des années une expertise qui s’enrichit régulièrement.
En savoir plus.
Sources officielles
– Les institutions publiques s’appuient notamment sur la règlementation européenne, où la terre de diatomée est désignée par le terme kieselguhr
Ministère de l’agriculture
On valorise la terre de diatomée régulièrement auprès des cultivateurs, pour faire face aux ravageurs. Le produit s’adresse entre autres aux éleveurs pour les aider à lutter contre les infestations diverses, en étable et en poulailler. Il est donc cohérent d’orienter les recherches en information vers le ministère de l’agriculture. Ce dernier travaille avec l’anses, organisme de contrôle, ayant été chargé de rendre un rapport sur une marque employant comme substrat principal, la terre de diatomée. L’anses précise en particulier son caractère insecticide :
Le pouvoir d’absorption de la poussière de silicate conduit au dessèchement rapide des insectes ou des acariens. La cuticule des insectes et des acariens est détruite par contact direct avec la terre de diatomées.
Mortureux, M. (Réalisateur). (2013, 21 juin), p. 4. Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail relatif à une demande d’autorisation de mise sur le marché de la préparation SILICOSEC. Ministère de l’agriculture. https://agriculture.gouv.fr/sites/default/files/documents/pdf/AVIS_REMU_SILICOSEC_cle88789c.pdf
En cas de rupture du lien url, le document est disponible également en pdf, en cliquant ici.
Ce document nous permet d’établir une première observation : le caractère insecticide de la terre de diatomée est bien reconnu par les instances officielles. Notez que le document comporte un avis défavorable concernant une mise sur le marché du produit nommé Silicosec. Mais il s’agit d’un sujet annexe, ne remettant pas en cause les critères intrinsèques de la terre de diatomée, décrits sur ce même document. À ce propos, on peut également remarquer que le Silicosec sera finalement autorisé, puisque qu’on le trouve aujourd’hui en ligne. Et pour l’anecdote, on sera étonné de voir à quel point on met du zèle à se montrer méfiant entre une supposée toxicité du produit, par manque de données toxicologiques. Alors que parallèlement, on a été moins regardant sur celles qui concerne le round-up, pour ne citer qu’un exemple d’herbicide…
ANSES
L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, a déjà évoqué la TD dans un premier document, remis au ministère de l’agriculture. Elle avait montré sans ambiguïté l’efficacité du produit à certaines doses et sous certaines conditions. Sur ce nouveau document, l’ANSES désigne là aussi la TD comme un insecticide naturel, tout en établissant cette fois-ci un comparatif avec d’autres types de molécules. Elle cible son étude sur la punaise de lit, un insecte particulièrement nuisible dans les logements. En consultant le document, vous obtiendrez un aperçu des moyens de lutte auxquels on a réfléchi.
Ces composés sont appelés « poussières déshydratantes » parce qu’elles se fixent sur la cuticule des insectes et entraînent la mort par dessiccation (Kuronic 1998). La terre de diatomées est un produit naturel fabriqué à partir d’une roche sédimentaire (diatomite) constituée essentiellement des restes des exosquelettes siliceux fossilisés des diatomées (algues unicellulaires). Elle a aussi des propriétés abrasives avec des particules tranchantes agissant comme des rasoirs microscopiques
Groupe de travail et comité d’experts spécialisé. (2023, 3 juillet). Les punaises de lit : impacts, prévention et lutte : Avis de l’Anses Rapport d’expertise collective, p. 98. Anses. https://www.anses.fr/fr/system/files/BIOCIDES2021SA0147Ra.pdf.
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Ce document nous permet d’affirmer que les agences nationales prennent la terre de diatomée en considération. D’une façon générale, on peut donc en conclure que ce produit possède bien toutes les qualités que les fabricants et les vendeurs lui prêtent. La TD est reconnue à ce titre comme une substance digne d’intérêt dans le cadre de la lutte contre insectes et ravageurs. Reste à savoir dans quelle mesure ce produit a été étudié et déterminer s’il existe des voies, pour l’optimiser.
Union européenne
L’UE a fixé la règlementation de la terre de diatomée. Le législateur définit le kieselghur comme une substance active, en tant que produit phytopharmaceutique et approuvé comme tel. Il a reçu un renouvellement d’autorisation de mise sur le marché le 15 décembre 2020. Au même titre que d’autres substances chimiques, il a été attribué à la terre de diatomée un numéro CAS : 61790-53-2.
La règlementation européenne en vigueur, a également été mentionnée en France par l’INERIS, chargé de mission auprès du ministère de l’environnement.
Sources scientifiques
Même si la terre de diatomée n’a officiellement recueilli ses lettres de noblesse qu’à la fin du 20 ème siècle, on suppose qu’elle a été employée à différentes époques pour protéger les ressources alimentaires.
Un peu d’histoire
En 1972, il a par exemple été observé que les Chinois avaient probablement eu recours à cette matière il y a 4000 ans environ. Sans qu’ils sachent pourquoi, les Hommes avaient noté que le grain était davantage protégé lorsqu’il était mélangé avec de la terre. En 1880, un chercheur américain notait que la teigne du coton voyait sa prolifération diminuer en raison de la poussière environnante. Par ailleurs, les animaux se grattent régulièrement avec de la terre (associée souvent à l’argile qui elle, a démontré depuis longtemps ses bienfaits chez les hommes et les bêtes). Avant l’introduction des pesticides issus de l’industrie chimique, de nombreux cultivateurs faisaient appel aux vertus de la terre de diatomée.
Bien que le TD formulée ait été brevetée dès le 19e siècle aux États-Unis, les premières formulations insecticides commerciales ne sont apparues que dans les années 1950. Entre 1963 et 1970, des recherches approfondies ont été entreprises sur les possibilités d’utilisation de la TD, principalement pour la protection des produits agricoles stockés.
Korunić, Z. (1998). ReviewDiatomaceous Earths, a group of natural insecticides. Journal of Stored Products Research, 34(2‑3), 87‑97. https://doi.org/10.1016/s0022-474x(97)00039-8 (traduction automatique Google).
Les sources scientifiques démontrant les avantages de la TD sont nombreuses. Celle-ci illustre le caractère exemplaire de l’intérêt qu’on lui porte, depuis de nombreuses années.
La terre de diatomée est-elle efficace ?
Oui / Mais
Oui, l’efficacité de la TD n’est plus à prouver. À la lumière de toutes les études publiées, il s’agit d’une des meilleures alternatives à l’insecticide chimique. Mais il faut relativiser ce succès, en raison de plusieurs facteurs déterminants. Les auteurs de ces études le soulignent systématiquement. L’origine naturellle de la TD le justifie. Puisqu’en effet, cette nuance provient de sa grande diversité. Les multiples conditions dans lesquelles elle est employée, influencent d’autant plus l’efficacité.
Il a été constaté que l’efficacité de la TD pour lutter contre les ravageurs des produits stockés dépend de différents facteurs tels que les espèces d’insectes, les produits, l’humidité des grains et la température (Fields et Muir, 1995 ; Fields et Korunic, 2000). Outre les espèces d’insectes, il a été récemment observé que des insectes d’une même espèce mais d’origine différente présentaient différents niveaux de sensibilité à la TD (Rigaux et al., 2001). L’efficacité des insecticides TD varie selon l’origine géologique des mines (Snetsinger, 1988 ; Katz, 1991 ; McLaughlin, 1994), probablement en raison de différences dans les propriétés physiques et morphologiques des diatomées (Korunic, 1998).
Arnaud, L., Lan, H. T. T., Brostaux, Y., & Haubruge, E. (2005). Efficacy of diatomaceous earth formulations admixed with grain against populations of tribolium castaneum. Journal of Stored Products Research, 41(2), 121‑130,, Introduction, 2ème paragraphe. https://doi.org/10.1016/j.jspr.2003.09.004 (traduction automatique Google).
Il existe plus de vingt-cinq mille espèces de diatomées, mais aucune n’a la même morphologie (Korunić, 1998). Cela sous-entend qu’il paraît difficile de généraliser les performances de la TD, dans la mesure où chaque marque distribue une composition unique, selon le site dans laquelle celle-ci a été prélevée. Sur la fiche produit, le taux de silicium est généralement valorisé. Le pourcentage est affiché pour attirer l’attention sur la qualité insecticide. Car en effet, c’est bien le silicium (plus précisément le dioxyde de silicium, noté SIO2) qui tue l’insecte. Comme le mentionne une étude indienne à ce sujet. Mais ils rajoutent que la présence des autres composants peut donner lieu à une meilleure efficacité.
La teneur en SiO2 est un facteur critique qui affecte l’activité insecticide des DE ; cependant, d’autres substances telles que les principaux oxydes minéraux, outre SiO2, peuvent également avoir une incidence sur l’efficacité.
Shah, M. A., & Khan, A. A. (2014). Use of diatomaceous earth for the management of stored-product pests. International journal of pest management, 60(2), 100‑113. 4.5, P. 104. https://doi.org/10.1080/09670874.2014.918674 (traduction automatique Google).
Une étude menée au Royaume-Uni nous permet de voir l’importante variété d’éléments, présents dans la composition d’une TD qu’ils avaient sélectionnée. Là aussi, le but consistait à démontrer l’aspect essentiel de cette diversité moléculaire. Le tableau rapporte seulement un extrait de la multitude de composants. En réalité, on ne voit ici que le quart !
| Molécules présentes dans la terre de diatomée (extrait) | Taux |
|---|---|
| SiO2 | 91 % |
| LOI | 3.54 % |
| Al2O3 | 2.29 % |
| CaO | 0.77 % |
| Fe2O3 | 0.66 % |
| MgO | 0.42 % |
| Na2O | 0.33 % |
| C(total) | 0.27 % |
| K2O | 0.25 % |
| C(org) | 0.14 % |
| TiO2 | 0.12 % |
| S | 0.06 % |
| MnO | 0.02 % |
| P2O5 | <0.01 % |
Vous n’avez pas besoin de vous y connaître en chimie. Ce que vous devez remarquer, c’est le chiffre marqué en rouge. C’est le silicium à plus de 90 %. Celui-ci contraste avec les autres éléments présents dans le produit analysé. Certains sont à moins de 0,01 %. Les auteurs soulignent la difficulté à généraliser l’efficacité d’une TD, justement en raison de cette grande inégalité entre les éléments. Pour information, il s’agissait d’une étude destinée à évaluer l’utilisation de la TD en tant que vermifuge. Mais cela ne change rien à la réflexion qui en découle.
Efficacité de la terre de diatomée sur la puce commune du chat.
Une étude a le mérite d’avoir été réalisée par une étudiante en sciences, avec la participation de l’université de Tamu, au Texas. Son sujet de recherche consistait à étudier l’impact de différents produits – dont la TD alimentaire – sur une puce connue du chat, Ctenocephalides felis. C’est justement cette puce qui nous intéresse. 4 groupes de puces, étaient constituées pour cette étude :
– Un groupe (A) n’a pas été traité, c’est le groupe contrôle
– Un groupe (B) a été traité avec de la TD alimentaire en spray
– Un groupe (C) a été traité avec une solution d’eau citronnée
– Un groupe (D) a été traité avec du liquide vaisselle et une lampe de bureau
Les conclusions de l’étude révèlent que toutes les méthodes avaient un impact significatif. Même s’il s’avère qu’à l’issue de l’expérimentation, c’est la méthode D qui donnait les meilleurs résultats.
La méthode domestique la plus efficace était celle de la salle D, qui consistait à utiliser du liquide vaisselle associée à une source de lumière. Après six jours de tests, il y avait un total de 16 puces mortes en utilisant cette méthode pour le premier tour et 9 pour le deuxième tour. Les trois autres méthodes ont produit à peu près le même résultat avec la méthode de pulvérisation de citron et la terre de diatomées ayant chacune 12 puces mortes pour le premier tour et 10 chacune pour le deuxième tour. La terre de diatomées n’a peut-être pas eu autant de succès qu’elle aurait pu l’être en raison de l’humidité de l’air lorsque le chauffage était allumé.
Meghan L Verne, Hilliard, K. (s. d.). Survey of household methods that can lessen the Ctenocephalides felis (Pulicidae : Siphonaptera)(Bouche) population, Texas A&M University https://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:XX0v_cQJJlMJ:https://instars-ojs-tamu.tdl.org/instars/article/view/153/99&cd=5&hl=fr&ct=clnk&gl=fr
Le document PDF est plus lisible ici. La quasi-totalité de la recherche est menée en ciblant les animaux d’élevage ou de zoo. Aucun institut n’a malheureusement les moyens de proposer une alternative aux pesticides chimiques, car ils trouveront des financement auprès des grands groupes industriels. Cette étude sur la puce du chat associée à la TD et à d’autres procédés naturels, doit donc être considérée comme marginale.
En conclusion
Globalement, les études valident la terre de diatomée, mais ils restent quelques interrogations sur la formulation idéale. Ce qui est difficile à établir puisque c’est une ressource naturelle. Il faut dans ce cas tester différentes marques, en cas de difficulté. Une meilleure approche consiste par ailleurs à combiner la TD avec d’autres produits, comme l’eau citronnée et le liquide vaisselle.
Une dernière conclusion nous amène à privilégier la terre de diatomée contenant environ 85/90 % de silice. Parce qu’un tel taux indiquera une composition associée à d’autres éléments, qui peuvent jouer un rôle non négligeable, notamment en cas d’emploi en vermifuge.
J’ai mené une vaste enquête sur le thème de la terre de diatomée, retrouvez :
La terre de diatomée en vermifuge
Fethi Hachemi passionné par l’univers félin, donne des solutions pour aménager l’espace de son animal, améliorer son alimentation, tout en créant un environnement équilibré, sain et fun. Il apporte par ailleurs des idées variées, pour vivre en bonne entente avec son chat.
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